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Séminaire du CRILUS "LA LANGUE PORTUGAISE EN CULTURES", avec Maria Ana Ramos

Publié le 14 octobre 2021 Mis à jour le 11 octobre 2022

Séminaire dans le cadre du cycle de conférences et de séminaires « La langue portugaise en cultures » proposé par le Centre de recherches interdisciplinaires sur le monde lusophone (CRILUS - Etudes Romanes) de l'Université Paris Nanterre, en partenariat avec la Chaire Lindley Cintra, la Maison du Portugal, la Résidence André de Gouveia.

Date(s)

le 21 octobre 2021

à 13h00
Lieu(x)

Bâtiment Ida Maier (V)

Salle 213, Université Paris Nanterre
Descriptif :
 
L’histoire du portugais correspond à l'histoire de la formation et de l’évolution d’une langue, qui s’est créée au nord-ouest de la péninsule Ibérique, en s’individualisant par la suite en tant que langue parlée au Portugal et dans plusieurs pays qui, aujourd’hui, s’expriment officiellement par cet idiome. D'après différents aspects linguistiques (phonétique, morphologie, syntaxe, lexique) le portugais est essentiellement le résultat des transformations des variétés du latin, répandues par les romains dès le IIIe siècle av. J.C., et de l’impact des contextes linguistique et historique dans la Péninsule.

Les documents les plus anciens produits en portugais, imprégnés encore de quelques séquences latines, sont des écrits notariaux, datés du IXe siècle. Ce proto-portugais nous dévoile déjà des caractéristiques bien précises d’une variété linguistique occidentale, qui va se distancer d’autres variétés ibériques (entre le IXe et le XIIe siècles).

Adoptée par beaucoup de manuscrits, cette première période du portugais – le galégo-portugais – devient une langue assez prestigieuse au XIIIe siècle, qui illustrera une littérature extrêmement riche et originale. Promulguée langue officielle de l’administration, à la fin de ce siècle, rapidement se distinguera comme langue d’un royaume qui atteindra importante stabilisation pendant la Renaissance sous le dynamisme de l’imprimerie (l’apogée littéraire et une conscience d’identité nationale sous les noms emblématiques de Gil Vicente à Camões). La normalisation linguistique débuta en 1536, avec la publication des premières conventions grammaticales (Fernão de Oliveira et João de Barros).

C’est aussi au XVe et XVIe siècles avec le mouvement expansionniste des découvertes (1415…1498….1500), que le portugais se répandra en dehors du Portugal, en déclenchant l’essor de créoles de base lexical portugaise en Afrique et en Asie, et en développant des différenciations linguistiques entre le portugais européen et le portugais en dehors de l’Europe, non seulement en Afrique et en Asie, mais surtout en Amérique latine, au Brésil.
La  conférence  mettra en relief la genèse du portugais et l’élaboration de ses variétés linguistiques, sans omettre de mentionner les questions normatives, surtout entre le portugais européen, le portugais parlé en Afrique, et le portugais, qui s’est étendu et développé au Brésil.
 
Maria Ana Ramos s'est formée à l'Université Classique de Lisbonne à la Faculté des Lettres où elle a enseigné l'Histoire de la Langue portugaise pendant plusieurs années. Après une spécialisation en Philologie romane à ‘La Sapienza’ de l'Université de Rome, elle a exercé en tant que Privadozentin au Romanisches Seminar à l'Université de Zurich, où elle a enseigné la langue, la linguistique et la philologie portugaises, en assurant aussi la direction de la Cátedra Carlos de Oliveira (IP Camões).

                  Les grands domaines de sa recherche portent sur des projets didactiques ainsi que la publication. L'histoire de la lyrique ibérique et les variations de sa production représentent ses préoccupations constantes, en s'appuyant sur les principes méthodologiques dans une perspective philologique. Parmi les domaines philologiques du portugais médiéval, la transmission et la réception de la tradition poétique médiévale occupent donc une place de choix. Elle s'est dédiée surtout à l'étude de la tradition de ses chansonniers, surtout à la constitution du plus ancien recueil de cette tradition littéraire, le Cancioneiro d'Ajuda (Lisbonne), analysé sous son profil ecdotique et selon les liens historico-culturels de la propagation littéraire courtoise.

                  Au-delà de ce domaine essentiel, elle s'est intéressée aux aspects linguistiques du théâtre de Gil Vicente avec l'examen d'une langue « artificielle » au XVIe siècle, la « langue » des gitans (2003) et de la période littéraire en France d'Alphonse III du Portugal, surnommé le Boulonnais, comte de Boulogne-sur-Mer au XIIIe siècle (2005 ; 2006 ; 2011). En dehors de la lyrique et du théâtre, elle s'occupe aussi des formes brèves du récit médiéval.
Partenaires :
    

Mis à jour le 11 octobre 2022