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APPEL À COMMUNICATIONS - COLLOQUE INTERNATIONAL " L’EXIL ESPAGNOL REPUBLICAIN ET LE CHAMP LITTERAIRE FRANCOPHONE "

Publié le 25 février 2019 Mis à jour le 25 février 2019

Appel à communications pour le colloque international " L’exil espagnol républicain et le champ littéraire francophone ", qui aura lieu à l'Université Paris Nanterre les 04 et 05 octobre 2019. Avec le soutien du CRIIA (Centre de Recherches Ibériques et Ibéro Américaines), de l'EA Etudes Romanes et du projet le COMUE UPL "Les non-lus de la contestation en péninsule ibérique (1926-2011)". Le présent Congrès reçoit également l’appui du CERMI (Centre d’Etudes et de Recherches sur les Migrations Ibériques)

Date(s)

le 1 juin 2019

Date limite de candidatures à cet appel

Descriptif :


Le poème « Diptyque espagnol » de Luis Cernuda exprime le lien indissoluble entre le poète et sa langue, sa véritable patrie : « Je n’ai pas changé de terre / car cela est impossible à celui que la langue unit/, jusqu’à la mort, au métier de poète ». Les retrouvailles de Cernuda avec la langue espagnole au Mexique après plusieurs années aux Etats-Unis donnèrent lieu à une des époques les plus fécondes de sa création poétique. L’usage quotidien de la langue est, probablement, une des explications de l’intense créativité des exilés espagnols républicains installés en Amérique latine. La langue commune a atténué ce qu’en 1948, Francisco Ayala considère, dans son essai Pour qui nous écrivons comme un problème majeur : la perte d’influence des écrivains et intellectuels républicains. Dans les pays où l’espagnol était une langue étrangère, leur visibilité fut encore plus réduite : à l’exil du pays s’ajouta l’exil de la langue.

Dans les pays francophones comme la France, la Belgique ou la Suisse, l’arrivée massive des exilés fut une circonstance aggravante pour la reconnaissance des écrivains et la diffusion de leurs oeuvres. L’hiver 1939, près d’un demi million d’Espagnols traversèrent les Pyrénées pour fuir les troupes de Franco. La France répondit à la première grande migration antifasciste européenne par la création de camps d’internement. Depuis les années 90, des hispanistes et des historiens français comme Geneviève Dreyfus Armand ont mieux fait connaître les circonstances de l’accueil des républicains espagnols en France. Dix ans après le colloque organisé à Nanterre par Bernard Sicot sous l’égide du congrès du GEXEL « 70 ans après », sous le titre « La littérature espagnole et les camps français d’internement (1939-1945)», la présente manifestation rend hommage aux passeurs et aux institutions culturelles qui ont rendu accessible les oeuvres des exilés. L’objectif est double : il s’agit d’étudier comment le champ littéraire francophone réagit face à l’exil espagnol républicain, et comment l’exil républicain influence le champ littéraire francophone.

 
Les communications proposées pourront porter sur les aspects suivants parmi d’autres sujets possibles :

1 - Qui sont les passeurs privilégies de cette littérature, et agissent-ils pour la diffusion d’une oeuvre singulière ou dans le cadre d’une action militante? Des acteurs individuels (écrivains, éditeurs, traducteurs, hispanistes, enseignants, journalistes, comédiens) ainsi que des Institutions ont contribué à faire connaître cette littérature. Quelles actions ont-ils entrepris, à quelles difficultés ont-ils été confrontés, quels discours ont-il tenu, et quels résultats ont-ils obtenus ? Quels ont été les facteurs propices et les freins à la diffusion des oeuvres ? S’autotraduire ou écrire en français, comme l’a fait Jorge Semprun, est-il indispensable pour devenir une figure publique ? Quel accueil est fait aux traductions et quel est leur écho ? Comment sont accueillies les oeuvres des exilés qui résident dans l’Amérique de langue espagnole ?

2 - Comme le montre le roman Pas pleurer de Lydie Salvayre, lauréat du prix Goncourt en 2014, la guerre d’Espagne est toujours une source d’inspiration quatre-vingts ans après le conflit. Quelles sont les représentations de l’exil républicain espagnol véhiculées par les oeuvres et par l’institution littéraire depuis la fin de la guerre? L’exil est-il un enjeu intergénérationnel ? Quel rôle joue l’imaginaire antifasciste dans la recréation littéraire de l’exil, et comment évolue la signification politique donnée au phénomène ? Quel lien entretient la représentation de l’exil républicain avec celle d’autres diasporas du vingtième et du vingt-et-unième siècle, et comment prend-elle place dans une littérature mémorielle qui cherche son inspiration dans des espaces culturels et linguistiques autres? Comment l’oeuvre des auteurs exilés a-t-elle pu dialoguer avec la littérature d´accueil et trouver un nouveau public ? Dans quelle mesure les études postcoloniales et le contexte critique marqué par la globalisation reconfigurent la place de l’exil littéraire républicain dans les lettres francophones ?

3 - Les archives non lues, une fois découvertes, constituent le point de départ d’investigations qui remettent en cause notre interprétation du passé et des textes. Quelles oeuvres inédites ou insuffisamment connues doivent être préservées pour de futurs chercheurs en littérature, et comment contribuer à leur sauvegarde et à leur diffusion?


 
Retrouvez l'affiche de cet appel à communication en pièce jointe en français et en espagnol.
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Mis à jour le 25 février 2019